La vie sur le bitûme
Contraints de suivre l’itinéraire pré-établi par le travail et malgré la grève embourbant la roue pédagogique, nous nous sommes sortis de l’ornière moite et glutineuse de Vancouver. Malgré le cirrus confondant, qui de son cri céleste, tentait vainement de croc-en-jamber notre fuite, nous quittâmes la ville qui abritera les sûrement proverbiaux Jeux Olympiques de 2010. Nous récidivions sur le bitume. Ô Affranchissement ! Ô Fridome !
Nos aises prises dans le véhicule, nos rachis maintenant abonnés à la courbure du gradin routier, nous prîmes l’asphalte vers Osoyoos. Nos sources lointaines, casées à Squamish ont charmés nos penchants pour l’exotisme en imbriquant dans nos pauvres cervelles de grévistes par intérim, l’existence d’un désert au Canada. La brume laissant place à l’azur, la sylve se soumettant doucement à un territoire anhydre, nos rétines se complaisaient dans l’appréciation des décors pénétrés. 5 kilomètres au nord de la frontière étazunienne subsiste un erg, étouffant sous les développements de viniculture. Osoyoos, léger hôte du reliquat désertique canadien, accueille à chaque année maints cueilleurs de fruits, la plupart québécois. Nous y marchâmes.
Avant l’eucharistie, en cette journée du soleil, nous partîmes vers Kamloops. Mi-chemin faisant, Stockwell Day, aplati sur une impression grand format nous souhaitait le bien-le-bonjour à Westbank. Plus loin, le lac Nicola et ses copines de collines, furent nos décors : désertiques mais suffisamment sereins pour y prospérer.
Changement d’horaire de dernière seconde : nous devons fléchir vers Kelowna en lieu et place de Prince-Georges. 1/12 de rotation terrestre au lieu du tiers de la journée, c’est un avantage. Néamoins, le sire Georges n’attendra pas trop longtemps : nos l’attaquerons jeudi.
Ce soir après une vidéo-conférence ouèbe-cam avec le pote Fred April, le dodo fût apprécié.