Toujours plus à l'est
Holà !
J’espère que l’attente ne vous fit pas gercer les lèvres, chers amis. Je suis conscient, bien sur, du plaisir orgasmique que vous palpez en visitant ma chronique. Et c’est dans cette foulée que j’entreprends de vous défiler les quelques derniers épisodes de ma mi-morose vie de routier astronomique.
Tout d’abord, finit l’Alberta. Après les monstres antiques, les murailles arctiques et les pacages excessifs, il était temps d’aller laminer d’autres routes. L’agenda correspond d’autant plus que lors de mes dernières journées dans cette province, Harper, un asthmatique fétichiste de la poignée de main, prend la barre chancelante du navire canadien. « L’Ouest est rentré ! » ont clamé les Tories. Adieu, pots-de-vin, amnésiques, TPS ! Bonjour, veaux, vaches, cowboys !
1200 kilomètres (745 miles) à faire entre Lethbridge et Saint-Lazare, destination suivante. Pour s’y rendre, il faut traverser la Saskatchewan. J’ai pu vivement constater que les plaines albertaines étaient toutes différentes des plaines saskoises. Cette province parallélogramme est, en plus de déborder de prairies de tous les côtés, une contrée de corruption. Corruption parce que dans la noire période de la prohibition, une ville canadienne se donnait le pompeux surnom de Little Chicago : Moose Jaw. En fait Moose Jaw, ne veut pas du tout signifier mâchoire d’élan. C’est un mot amérindien qui a été distordu : Moosegaw, ou bien pour les ignorants de la langue, Coup de Vent. Ce qui en fait une ville de déchéance, c’est qu’un homme, un héros, s’y est rendu très souvent utiliser les tunnels sous la Main pour y entreposer et y distiller de l’alcool. Cet intrépide sauveur des valeurs fondamentales et du plaisir simple n’était nul autre qu’Al Capone. Moose Jaw se fait d’ailleurs une fierté de cette association en ouvrant au curieux les tunnels ayant protégé le serviteur des fêtards. J’eu la chance, en bon petit touriste hivernal et contre la surprenante somme de 13$, de pénétrer dans les souterrains truffés de passages secrets du Boss. Malheureusement pour vous, il était interdit d’y prendre quelques photos que ce soit. Moose Jaw fut aussi marquée par l’histoire ferroviaire. D’ailleurs, la gare est aujourd’hui, logiquement, transformée en magasin d’alcool. On trouve aussi à Moose Jaw la Banque de Montréal, des barbiers, des brasseries et tout ce qui fait un homme : des camions.
Après ce frétillant contact avec la perversité, je m’enfuyais vers le Manitoba, province qui serait tout aussi quadrilatère que la Saskatchewan si ce n’était d’un gros trou en forme de baie d’Hudson en haut à droite et d’un cul d’Ontario en bas. Premier arrêt, Saint-Lazare. Premier contact aussi en cette nouvelle année avec un motel de basse, basse, basse, classe. Ultérieurement, je découvrirai qu’au Manitoba, c’est normal.
Saint-Lazare, donc, semblant de village de l’ouest manitobain, ne s’étouffait pas sous les ressources hôtelières. Je m’étais courageusement installé au seul motel du coin, le Fort Ellice Motel. J’y étais seul. Et pratiquement seul dans le village aussi. C’est le genre de région où le quatre roues y est en liberté et les familles encore nombreuses. J’ai entendu parler de familles de 12 ! J’ai aussi pu m’infiltrer dans l’ancien couvent en pleine démolition. C’est triste parce que c’était le seul édifice avec un peu de charme. C’est à Saint-Lazare aussi que se trouve la plus petite rue principale.
Dans les derniers jours, j’ai attrapé ce que je crois être une mini-tourista : vomir et déféquer en même temps. C’est une sensation assez étrange. Je n’ai donc pas dormi de la nuit et la journée du lendemain avec les jeunes fut assez pénible. Mais tout va bien et je me réhydrate tranquillement.
Et maintenant, je suis arrivé à Winnipeg. Non pas sans avoir fait plusieurs détours. D’ailleurs, la tournée manitobaine s’annonce en détours : ce fut très mal organisé. Jugez par vous-même : voici la carte.
J’espère que l’attente ne vous fit pas gercer les lèvres, chers amis. Je suis conscient, bien sur, du plaisir orgasmique que vous palpez en visitant ma chronique. Et c’est dans cette foulée que j’entreprends de vous défiler les quelques derniers épisodes de ma mi-morose vie de routier astronomique.
Tout d’abord, finit l’Alberta. Après les monstres antiques, les murailles arctiques et les pacages excessifs, il était temps d’aller laminer d’autres routes. L’agenda correspond d’autant plus que lors de mes dernières journées dans cette province, Harper, un asthmatique fétichiste de la poignée de main, prend la barre chancelante du navire canadien. « L’Ouest est rentré ! » ont clamé les Tories. Adieu, pots-de-vin, amnésiques, TPS ! Bonjour, veaux, vaches, cowboys !
1200 kilomètres (745 miles) à faire entre Lethbridge et Saint-Lazare, destination suivante. Pour s’y rendre, il faut traverser la Saskatchewan. J’ai pu vivement constater que les plaines albertaines étaient toutes différentes des plaines saskoises. Cette province parallélogramme est, en plus de déborder de prairies de tous les côtés, une contrée de corruption. Corruption parce que dans la noire période de la prohibition, une ville canadienne se donnait le pompeux surnom de Little Chicago : Moose Jaw. En fait Moose Jaw, ne veut pas du tout signifier mâchoire d’élan. C’est un mot amérindien qui a été distordu : Moosegaw, ou bien pour les ignorants de la langue, Coup de Vent. Ce qui en fait une ville de déchéance, c’est qu’un homme, un héros, s’y est rendu très souvent utiliser les tunnels sous la Main pour y entreposer et y distiller de l’alcool. Cet intrépide sauveur des valeurs fondamentales et du plaisir simple n’était nul autre qu’Al Capone. Moose Jaw se fait d’ailleurs une fierté de cette association en ouvrant au curieux les tunnels ayant protégé le serviteur des fêtards. J’eu la chance, en bon petit touriste hivernal et contre la surprenante somme de 13$, de pénétrer dans les souterrains truffés de passages secrets du Boss. Malheureusement pour vous, il était interdit d’y prendre quelques photos que ce soit. Moose Jaw fut aussi marquée par l’histoire ferroviaire. D’ailleurs, la gare est aujourd’hui, logiquement, transformée en magasin d’alcool. On trouve aussi à Moose Jaw la Banque de Montréal, des barbiers, des brasseries et tout ce qui fait un homme : des camions.
Après ce frétillant contact avec la perversité, je m’enfuyais vers le Manitoba, province qui serait tout aussi quadrilatère que la Saskatchewan si ce n’était d’un gros trou en forme de baie d’Hudson en haut à droite et d’un cul d’Ontario en bas. Premier arrêt, Saint-Lazare. Premier contact aussi en cette nouvelle année avec un motel de basse, basse, basse, classe. Ultérieurement, je découvrirai qu’au Manitoba, c’est normal.
Saint-Lazare, donc, semblant de village de l’ouest manitobain, ne s’étouffait pas sous les ressources hôtelières. Je m’étais courageusement installé au seul motel du coin, le Fort Ellice Motel. J’y étais seul. Et pratiquement seul dans le village aussi. C’est le genre de région où le quatre roues y est en liberté et les familles encore nombreuses. J’ai entendu parler de familles de 12 ! J’ai aussi pu m’infiltrer dans l’ancien couvent en pleine démolition. C’est triste parce que c’était le seul édifice avec un peu de charme. C’est à Saint-Lazare aussi que se trouve la plus petite rue principale.
Dans les derniers jours, j’ai attrapé ce que je crois être une mini-tourista : vomir et déféquer en même temps. C’est une sensation assez étrange. Je n’ai donc pas dormi de la nuit et la journée du lendemain avec les jeunes fut assez pénible. Mais tout va bien et je me réhydrate tranquillement.
Et maintenant, je suis arrivé à Winnipeg. Non pas sans avoir fait plusieurs détours. D’ailleurs, la tournée manitobaine s’annonce en détours : ce fut très mal organisé. Jugez par vous-même : voici la carte.